Quand je pense à l’Eglise, je la voudrais telle qu’elle n’est pas : attirante, engageante, percutante, militante, sans doute aussi variée et universelle , secrète et évidente, riche et nourricière, pauvre et véridique, surprenante et solide. Bref, j’aimerais, mon Dieu, que ton Eglise, qui est notre Eglise, m’offre tout ce que je ne lui donne pas.
Tu la connais aussi bien que moi cette Eglise qui fume souvent à peine comme une bougie épuisée. Tu la connais trop petite pour ta grandeur et trop grande pour notre petitesse, une Eglise mal aimée et du coup ma aimante.
Alors, mon Dieu, fais que je cesse de blâmer l’Eglise, pour me dispenser moi-même d’y travailler. Fais que je cesse de lorgner ses déficiences, par le trou de la serrure, pour me protéger moi-même de franchir la porte. Fais que je quitte le banc des spectateurs et des moqueurs pour m’asseoir au banc des acteurs et célébrants. Car ainsi seulement, je m’arrêterai de regarder ton Eglise, qui est notre Eglise, pour y vivre avec les autres….
André Dumas