De l’humour dans la vie

humour

« Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, Georges W. Bush, Catherine, jeune maman enceinte de six mois et p’tit Louis, enfant âgé de dix ans se trouvent ensemble dans un petit avion. En plein vol, le seul pilote est foudroyé par une crise cardiaque et meurt. Aucun des quatre comparses ne peut piloter l’avion et il n’y a hélas que trois parachutes disponibles. Georges W. Bush prend alors la parole :

« Je suis le président des Etats-Unis, la plus grande puissance au monde, la première démocratie.  Je suis actuellement engagé dans un combat du Bien contre le Mal. Je me dois donc de poursuivre ma tâche, je prends un parachute et je n’ai pas à demander votre avis ! »

Georges W. Bush, joignant le geste à la parole, prend le premier des parachutes et saute.

Catherine se tourne alors vers Jean-Paul II et le p’tit Louis et leur demande de pouvoir disposer d’un parachute également, car elle souhaite pouvoir donner la vie à son enfant. Les deux autres acquiesçant, c’est au tour de Catherine de sauter.

Puis sa Sainteté le pape Jean-Paul II se tourne vers le p’tit Louis et lui dit : « Ecoute mon enfant, tu as encore toute la vie devant toi, il faut que tu vives. Tu vois, moi, je suis maintenant un vieux monsieur et il est temps que je rencontre le Père éternel. Prends le dernier parachute et saute, moi je m’écraserai avec l’avion.

Le p’tit Louis regarde alors le Pape avec tendresse et lui dit :

« Faut pas vous inquiéter Votre Sainteté, il reste encore deux parachutes. Le président Bush, lui, il a sauté avec mon cartable. »

En écoutant cette histoire, au moment où de terribles tensions traversent notre monde, se pose parfois la question de savoir si nous pouvons rire de tout. Oui, je le crois sincèrement, nous pouvons rire de tout mais pas avec n’importe qui. Rire même parfois de choses horribles et dramatiques, car l’humour a une fonction essentielle dans toute vie humaine. L’humour, par-delà la détente qui dure quelques instants, permet en fait de reprendre distance par rapport aux événements.

Un psychiatre réputé montrait dans ses livres comment des enfants qui ont vécu de terribles traumatismes vont, non seulement survivre, mais se remettre à vivre et profiter pleinement de la vie qui leur a été offerte tout simplement en développant leur humour. L’humour véritable n’est certainement pas synonyme de moquerie. Ce serait trop facile. Non, l’humour demande cette capacité de prise de distance, cette dérision qui commence souvent par soi. Pouvoir rire de ce que nous sommes, de ce qui nous traverse, de ce qui peut nous faire souffrir, en fait pour mieux se retrouver.

C’est vrai, tout le monde n’en est pas capable. Soit parce que certaines situations sont encore trop difficiles à accepter, soit parce que nous n’avons pas appris. En effet, l’humour s’apprend et se cultive. Il est essentiel, car lorsque je prends distance par rapport aux choses et aux événements, je ne me laisse plus submerger par mes émotions, je peux commencer à mieux comprendre. Comme le dit un proverbe alsacien, « l’humour, c’est rire quand même. »

Alors me vient à l’esprit l’idée suivante : et si, tout simplement, il était temps de remettre de l’humour dans sa vie. Un peu comme le Christ lorsqu’il est tenté au désert. L’idée de cet ange déchu, nommé Satan, et de ces bêtes sauvages ne rendent pas le désert très sympathique pour quelqu’un qui doit y passer quarante jours. Jésus a même pu être traversé par des sentiments de peur. Et comment dépasser la peur, si ce n’est pas l’humour. C’est ce que nous faisons depuis des siècles. Regardons toutes les représentations du diable dans la peinture, elles sont grotesques et font sourire. Les bêtes sauvages sont déformées pour les ridiculiser. Alors en arrivant à en rire, nous vivons mieux nos émotions. Je ne dis pas que le Christ a passé quarante jours de franche rigolade, mais je pense que l’humour lui a permis de vivre plus sereinement ces tentations proposées. Remettre de l’humour dans la vie pendant quarante jours, non pas rire pour rire, mais pour reprendre une saine distance par rapport à nos démons quotidiens, nos énervements, nos fausses priorités, pour reprendre une saine distance par rapport à nous et à la vie, pour redécouvrir que l’essentiel est d’abord et avant tout dans l’Amour, signe de ce  Dieu qui nous rassemble. Il faut remettre de l’humour dans la vie, car l’humour c’est quelque chose de divin. En effet, Dieu doit avoir eu un sacré sens de l’humour pour nous avoir créés tels que nous sommes.

(Extrait de « Chemin vers le Bonheur » de Philippe Cochinaux)

 

 

Evelyne

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