Accueil et salutation : Chers frères et sœurs, nous sommes à nouveau réunis de façon paradoxale : Nous sommes Eglise, mais à distance. En ces temps de pandémie, je pense que c’est le premier terme de ce paradoxe qui est le plus important, parce qu’il dépend de notre réponse à l’appel de Dieu de nous rassembler.
C’est donc un bonheur pour moi de vous accueillir ce matin.
Que la grâce et la paix nous soient accordées à chacun.
Il y a plus de 50 ans, Paul RICHARDOT écrivait ceci : En ouvrant les yeux à la lumière matinale, en reprenant conscience de soi-même puis de la réalité des charges ou des joies, des travaux et des rencontres humaines, il est important de dire : « Seigneur, je crois, viens au secours de mon incrédulité « . Il faut, en effet, donner au jour qui vient toute la valeur et l’intensité d’un « jour de Dieu ». C’est ce que nous voulons vivre ensemble, ce matin.
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Lecture du Psaume 100 :
1 Psaume de reconnaissance. Acclame le SEIGNEUR, terre entière !
2 Servez le SEIGNEUR avec joie, entrez en sa présence avec des cris de joie !
3 Sachez que le SEIGNEUR (YHWH) est Dieu : c’est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons ; nous sommes son peuple, le troupeau qu’il fait paître.
4 Entrez par ses portes avec reconnaissance, entrez dans les cours de son temple avec des louanges ! Célébrez-le, bénissez son nom !
5 Car le SEIGNEUR est bon : sa fidélité est pour toujours, sa constance de génération en génération.
De nos jours, il n’est pas bon de comparer quelqu’un à un mouton. C’est synonyme de manque de réflexion et de privation de liberté au profit d’un grand chef. Mais, ce n’est justement pas le sens qui était donné au mot troupeau. Il faut comprendre ce mot à partir de la notion de berger qui qualifiait celui qui prenait soin, qui faisait tout ce qu’il fallait pour rendre heureux. Pensons au psaume 23 où l’image du berger et du troupeau apparaît comme une relation d’amitié, de confiance. Ce psaume 100 est donc une invitation à entrer dans la présence de Dieu avec joie.
Cantique Merci d’un cœur reconnaissant.
Moment de prière : Prenons ce temps de prière pour dire merci au Seigneur.
Seigneur, maître des choses grandes et petites (Michel Quoist)
Seigneur toi le maître de toutes choses, des grandes et des petites, nous voulons te rendre grâces pour ce que tu fais et pour ce que tu es.
Merci pour les choses familières : Le pain, le vent, la terre et l’eau.
Merci pour les hommes simples en qui tout est lumière.
Merci pour la musique et le silence, pour le rythme et le repos.
Merci pour la paix qui vient de toi.
Pour la nuit paisible et le silence, pour le temps que tu nous donnes ; pour la vie et pour la grâce.
Merci Seigneur d’être là, de m’écouter, de me prendre au sérieux.
Merci Seigneur, merci !
Lecture biblique d’Esaïe 58 : 1-14
1 Crie à plein gosier, ne te retiens pas ! Elève la voix comme une trompe, dis à mon peuple sa transgression, à la maison de Jacob ses péchés !
2 Jour après jour ils me cherchent, ils désirent connaître mes voies, comme une nation qui aurait agi selon la justice et qui n’aurait pas abandonné l’équité de son Dieu ; ils me demandent des jugements justes, ils désirent s’approcher de Dieu.
3 Pourquoi jeûnons-nous ? Tu ne le vois pas ! Pourquoi nous privons-nous ? Tu ne le sais pas ! Le jour où vous jeûnez, vous vaquez à vos propres affaires et vous pressez tous vos ouvriers.
4 Quand vous jeûnez, ce ne sont que querelles et brouilles, méchants coups de poing ; vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour être entendus d’en haut.
5 Est-ce là le jeûne que je préconise, un jour où l’homme se prive ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de se coucher sur le sac et la cendre ? Est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréé du Seigneur ?
6 Le jeûne que je préconise, n’est-ce pas plutôt ceci : détacher les chaînes de la méchanceté, dénouer les liens du joug, renvoyer libres ceux qu’on écrase, et rompre tout joug ?
7 Ne s’agit-il pas de partager ton pain avec celui qui a faim et de ramener à la maison les pauvres sans abri ? De couvrir celui que tu vois nu, et de ne pas t’esquiver devant celui qui est ta propre chair ?
8 Alors ta lumière poindrait comme l’aurore, et tu te rétablirais bien vite ; ta justice marcherait devant toi, et la gloire du Seigneur serait ton arrière-garde.
9 Alors tu appellerais, et le Seigneur répondrait ; tu appellerais au secours, et il dirait : Je suis là ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes menaçants et les discours malfaisants,
10 si tu offres à l’affamé ce que tu désires toi-même, si tu rassasies l’affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi.
11 Le Seigneur te conduira constamment, il te rassasiera dans les lieux arides et redonnera de la vigueur à tout ton corps. Tu seras comme un jardin abreuvé, comme un point d’eau dont l’eau ne déçoit pas.
12 Grâce à toi, on rebâtira sur les ruines d’autrefois, tu relèveras les fondations des générations passées ; on t’appellera « Celui qui répare les brèches », « Celui qui restaure les sentiers, pour rendre le pays habitable ».
13 Si tu te gardes de piétiner le sabbat, de t’occuper de tes propres affaires en mon jour sacré, si tu appelles « délices » le sabbat, « glorieux » le jour sacré du Seigneur, si tu le glorifies en ne suivant pas tes propres voies, en ne vaquant pas à tes propres affaires ni à tes discours,
14 alors tu feras du Seigneur tes délices, et je te ferai circuler sur les hauteurs du pays, je te nourrirai du patrimoine de Jacob, ton père — c’est la bouche du SEIGNEUR qui parle.
Prédication : Vous avez certainement vécu des situations où tout ce que vous essayez de faire est mal interprété, mal compris par les autres. Nous vivons cela dans plusieurs contextes, qu’ils soient relationnels ou professionnels. Et malgré toute la bonne volonté, au lieu que tout s’arrange, les choses ne font qu’empirer. C’est frustrant, et on le vit souvent très mal. On commence par se décourager, puis, à mesure qu’on s’énerve, on finit par se dire que tous nos efforts et notre bonne volonté n’ont servi à rien.
En lisant ce chapitre du prophète Esaïe, j’ai l’impression qu’il nous parle de cela. Il y a en effet, beaucoup de découragement et de l’incompréhension dans ce passage, tantôt chez le Seigneur, tantôt chez le peuple :
Israël jeûne en espérant obtenir une protection et la prospérité. Tant de fois, Israël a jeûné, tant de fois, il a lu dans la Parole les bienfaits du jeûne et de bien d’autres commandements du Seigneur, sur la dîme par exemple, sur la prière, sur le pardon, sur l’obéissance, etc. Mais, au chapitre 58, Le prophète écrit que cela n’influence ni les événements, ni la faveur du Seigneur. Au contraire, il est écrit que ce n’est pas ce que l’Eternel attend de son peuple. Alors, comme dans toute relation où l’on ne se comprend pas, on commence par se sentir frustré et incompris, ensuite on fait des reproches et puis ça se termine par une rupture.
Ce matin, nous allons essayer de comprendre pourquoi Israël ne se sent pas soutenu par Dieu et pourquoi Dieu semble si fermé aux gestes et aux prières d’Israël.
Quelle est la demande d’Israël ? Etre gardé, protégé, être exaucé dans ses attentes et ses besoins. Et dans sa conception des choses, Israël croit qu’il peut obtenir ce qu’il espère notamment parce qu’il a pratiqué un jeûne. Le peuple met donc en pratique ce qu’il a lu, ou ce qu’on lui a appris. C’est tellement vrai qu’il va multiplier les actes religieux. Nous retrouvons ce modèle dans le NT, lorsque Jésus raconte la parabole du pharisien et du publicain qui montent au temple pour prier :
« Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois par semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison, justifié, plutôt que l’autre. » (Luc 18)
Pour l’Eternel, le véritable jeûne, c’est d’abord un état d’esprit qui consiste avant tout en une volonté de libération par rapport à tout ce qui enchaîne la personne. Le jeûne, en tant que privation de nourriture, devient alors le signe visible d’une volonté de nous priver de ce qui nous emprisonne, nous envahit si facilement, si naturellement. Pour certains, cela peut être la colère destructrice, pour d’autres la haine, la rancune, pour d’autres des comportements extérieurs inadéquats et souvent destructeurs. Le jeûne est donc un geste lié à une volonté de se détacher du tumulte et des exigences de la vie quotidienne pour une rencontre avec Dieu. Il devient ainsi un moment de rencontre avec Dieu, et j’ajouterai une rencontre avec soi-même et avec les autres.
C’est un temps mis à part pour réfléchir, prier, lutter pour réaliser, découvrir ce qui fait la valeur d’une relation ainsi que ce qui brise, enchaîne une relation. Le jeûne devient alors ce moment d’illumination, de révélation, d’éclaircissement : « Voici le jeûne que j’approuve dit l’Eternel » à partir du verset 6 et que l’on peut résumer par un autre texte du prophète Esaïe : « Lavez-vous, rendez-vous purs en cessant de faire le mal, en apprenant à faire le bien, en cherchant le respect, en aidant les autres à faire de même, en défendant les plus faibles, notamment la veuve, l’orphelin, l’étranger. Et si vos péchés ont la couleur du sang, ils prendront la couleur du lait. S’ils sont rouges comme le feu, ils deviendront aussi blancs que la neige. » (Esaïe 1 : 16-18).
Cette compréhension du jeûne, nous permet de comprendre qu’il n’est pas négatif ni privatif, voire répressif ni non plus une sorte de donnant-donnant, comme un troc entre l’homme et Dieu (je fais ça et tu me donnes ça). C’est hélas, une des raisons pour lesquelles Israël s’est attaché aux idoles : Il choisissait le dieu ou l’idole qui lui promettait le plus.
Au contraire de ce qu’il est souvent, le jeûne selon Esaïe 58, c’est avant tout un partage, partage des joies et des souffrances, joies et souffrances morales, mais aussi joie et souffrance matérielles. Il ne s’agit pas de quelque chose de différent des béatitudes et du résumé de la loi prononcé par Jésus : Maître quel est le plus grand des commandements ? Tu aimeras ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est de ces deux commandements que dépendent toute la loi et les prophètes.
En réalisant ce que l’Eternel entend par le jeûne et même au-delà du jeûne, nous nous éviterons des frustrations et des ruptures avec le Seigneur et avec les autres parce que les autres ou le Seigneur n’ont pas répondu à nos attentes.
En cela, Esaïe 58 nous rejoint même si les contextes social, culturel et même cultuel sont différents : Quels que soient les rites et les formes que prennent nos cultes, nos prières, nos louanges, etc., ce qui est agréable à l’Eternel, c’est que dans nos pratiques, il y ait une véritable ouverture de cœur et d’intention vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis des autres. Nous sommes invités à prendre le temps de cette rencontre, de cette mise à l’écart du tumulte et de la course quotidienne pour un retour à l’essentiel (relire Esaïe 1 : 18-19).
Que le Seigneur nous bénisse. Amen
Dieu Rayonne (Jacques Juillard)
On croit encore que Dieu règne, qu’il juge, ou qu’il agit en nous par le monde.
Mais non ! Simplement il rayonne. La lumière est sa façon d’être. Il la diffuse en abondance, en générosité sans fin.
Heureusement j’ai mes sombres refuges pour éviter de perdre mes regards vers des espaces infinis, pour abriter mes emplois du temps de ses percées d’éternité.
J’organise ma vie, comme s’organise le monde pour cloisonner, cacher, murer les brèches d’avenir du Dieu de la lumière.
Mais toujours il rayonne. Rien n’est sombre à jamais.
Parfois des murs d’ombres se dressent sur ton chemin, ou bien ils sont en toi, t’angoissent ou te paralysent.
Alors ouvre les yeux, regarde la lumière, plus loin à l’horizon, ou en toi plus profond. Parfois elle est vive et violente, parfois douce et légère, elle calme ta peur et diffuse l’espoir.
Ouvre-lui ta vie, ton cœur, et deviens enfant de lumière.
Cantique Bénis soit le lien
Annonces
- Prions les uns pour les autres. Prions pour celles et ceux qui passent par des épreuves quel que soit le nom que portent ces épreuves (deuil, maladie, découragement, etc.)
- Jusqu’à présent, nous avons reçu une petite quinzaine de réactions à la question de la reprise éventuelle d’une activité en présentiel au temple. Pourriez-vous envoyer vos remarques à Nicole ou au pasteur ?
- Attention, changement de jour de la permanence pastorale : Si vous souhaitez rencontrer le pasteur dans un lieu sanitairement sûr, une permanence pastorale est assurée le mercredi de 18h00 à 20h00 et le vendredi de 17h00 à 19h00.
Rien de plus simple que d’annoncer au pasteur votre venue et de venir partager et prier ensemble.
Offrande : Notre offrande est aussi une façon de louer le Seigneur et de veiller à la vie matérielle de notre communauté.
Deux moyens sont disponibles pour notre offrande :
1 – Un ordre permanent (plus simple pour notre trésorier)
2 – Un versement sur le compte de notre église BE 32 0016 6002 9102
Que le Seigneur nous guide et nous éclaire également dans cette façon de l’honorer.
Intercession et Bénédiction : Seigneur, à la fin de ce culte, nous te prions pour nos frères et sœurs qui souffrent et nous te demandons de les bénir et de les soutenir. Fais-leur sentir que nous les aimons et que nous les portons sur notre cœur. En Jésus, nous te les confions.
Que ta grâce et ta paix les accompagnent et les fortifient, comme tu nous accompagnes et nous fortifies dans ta grâce et ta paix.
Dieu nous bénit et nous fortifie. Dieu nous accompagne tout au long de cette semaine. Allons dans sa joie et dans sa paix. Amen
Cantique De mon Seigneur
