Pris dans les tourments de l’histoire, il se peut que l’on désespère et même que l’on s’éloigne de toute parole consolatrice. Les acteurs des récits bibliques le savent bien, les princes tout comme les plus démunis ont connu pareille détresse. Jésus, regardé comme roi pour le peuple, finit sur la croix des brigands après un procès bâclé.
Le Dieu de Jésus-Christ est alors identifié comme le Dieu de tous les souffrants de la terre et ne saurait être protecteur des puissances et dominations. Le Dieu de Jésus-Christ est alors celui qui achemine son peuple vers la liberté. Celui qui se tourne vers lui connaît une tendresse à nulle autre pareille.
L’homme est ainsi voulu comme inscrit dans une alliance que nul décret humain ne saurait dissoudre. C’est le grand discours de la prophétie, le grand poème qui transforme la misère de l’homme en l’aurore inattendue, inespérée, d’une existence re-suscitée, à nouveau fondée sur l’échange d’amour.
Serge Guilmin, Eglise Réformée de France